La Côte d’Ivoire ( “nouvel eldorado de l’or” en Afrique ) connaît un essor fulgurant de sa production aurifère, symbolisé par le projet Koné de la société canadienne Montage Gold. Les prévisions pour 2024 tablent sur 55 tonnes d’or, soit une augmentation de plus de 30% en trois ans. Cette croissance est stimulée par un code minier attractif et l’ouverture de trois nouvelles mines ces deux dernières années.
Un code minier attractif, mais perfectible
Le pays, longtemps focalisé sur l’agriculture, mise désormais sur son potentiel minier, notamment grâce à des gisements comme Koné, estimés à plus de 155 tonnes d’or. Selon Jean-Claude Diplo, président du Groupement des Professionnels Miniers de Côte d’Ivoire, le code minier de 2014, qualifié de très attractif par les acteurs internationaux, a joué un rôle clé dans ce développement.
Cependant, des voix s’élèvent pour dénoncer un manque de retombées locales pour les communautés. Le Dr Michel Yoboué, du Groupe de recherche et de plaidoyer sur les industries extractives en Côte d’Ivoire, souligne l’importance de l’emploi local, du transfert de compétences et de l’accès au capital des entreprises pour les populations locales. Il appelle à un code minier plus précis et équitable.
Des conflits sociaux et un orpaillage non déclaré préoccupants
Les inquiétudes se sont récemment cristallisées autour de la mine de Yaouré, près de Bouaflé, où des habitants se sont mobilisés contre l’exploitation, dénonçant des conséquences néfastes pour l’environnement et un manque de compensation.
Par ailleurs, l’orpaillage non déclaré, issu principalement des mines artisanales et semi-industrielles, constitue un autre défi majeur. Selon une étude de la fondation Swissaid, cette production échapperait au pays et avoisinerait les 40 tonnes d’or par an, plaçant la Côte d’Ivoire au troisième rang en Afrique, derrière le Zimbabwe et le Mali.
Un avenir prometteur, à condition de relever les défis
Malgré ces défis, la Côte d’Ivoire semble promise à un avenir doré, à condition d’améliorer le dialogue avec les communautés locales et de renforcer la régulation de l’orpaillage. Le pays doit trouver un équilibre entre développement économique et respect des droits des populations et de l’environnement.