Le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji, a récemment proféré une vive mise en garde contre Cabral Libii, député et chef du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN). D’après le MINAT, Cabral Libii a exprimé des paroles insultantes à l’égard du Président de l’État, Paul Biya. La déclaration de Paul Atanga Nji fait suite à une augmentation des tensions politiques au Cameroun, caractérisées par une répression plus sévère des voix dissidentes.
Paul Atanga Nji n’a pas mâché ses mots lors de son intervention en s’adressant à Cabral Libii : « Il est temps que cela cesse avant qu’il ne soit trop tard pour ce député ». Le ton menaçant a clairement pour objectif d’intimider le député et de dissuader toute perspective de critique à l’égard du président Biya futur. Il ne s’agit pas seulement de Cabral Libii. Le MINAT a également mentionné Maurice Kamto, chef du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Paul Atanga Nji a clairement prévenu ces personnalités de l’opposition de ne pas utiliser la formule “Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes” dans leurs discours, une formule que le ministre considère comme réservée au Président de l’État seulement.
Une Inquiétante Réaction Politique !
Ces risques surviennent dans un contexte politique tendu, où le gouvernement camerounais est fréquemment accusé de réprimer l’opposition. Paul Atanga Nji exprime des inquiétudes quant à la liberté d’expression et au respect des droits démocratiques au Cameroun dans son discours. Le MINAT, en mettant en garde publiquement des députés et en limitant leur parole, semble renforcer le contrôle autoritaire sur le débat public et politique.
Contexte, réaction et implications
Cabral Libii, célèbre pour ses vives critiques du gouvernement et ses exhortations à des réformes, est une personnalité émergente de la politique camerounaise. De la même manière, Maurice Kamto a longtemps été un adversaire politique du régime Biya, ayant remis en question les résultats des élections présidentielles. Les deux dirigeants ont fréquemment été victimes de mesures répressives du gouvernement.
Les propos de Paul Atanga Nji ont engendré diverses réactions. Ces mises en garde ont été soutenues par certains membres du gouvernement et des partisans du président Biya, qui les considèrent comme indispensables pour maintenir l’ordre et le respect des institutions. Mais pour beaucoup d’observateurs et de défenseurs des droits humains, ces menaces sont perçues comme une tentative de museler l’opposition et de limiter le discussion démocratique.
Les menaces de Paul Atanga Nji pourraient avoir des répercussions significatives sur l’avenir politique du Cameroun. En restreignant la liberté d’expression des leaders de l’opposition, le gouvernement risque d’exacerber les tensions et de provoquer des réactions plus virulentes de l’opposition et de la société civile.
Cette mise en garde contre l’utilisation de certaines expressions dans les discours symbolise une tentative de monopoliser la communication politique officielle. Cela pourrait être perçu comme une mesure pour renforcer l’image d’autorité du président Biya et discréditer ceux qui proposent des alternatives politiques.
Les récentes déclarations de Paul Atanga Nji contre Cabral Libii et Maurice Kamto marquent un tournant inquiétant dans la politique camerounaise. En menaçant des figures de l’opposition de représailles et en limitant leur liberté d’expression, le ministre de l’Administration territoriale montre la détermination du gouvernement à maintenir un contrôle strict sur le débat public. Cette situation exige une vigilance accrue des défenseurs des droits humains et de la communauté internationale pour garantir le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux au Cameroun.